Traduire   altero die  comme Napoléon III 

  Pourquoi Napoléon III et Michel Reddé traduisent-ils « altero die » par le surlendemain et non par le lendemain comme tout le monde ?  Parce qu’ils sont convaincus qu’à courte distance il n’y a pas de place autour d’Alise-Sainte-Reine pour l’embuscade de cavalerie. Ils commettent donc sciemment une faute de traduction pour étendre la zone de recherche d’une distance correspondant à une journée de marche supplémentaire ; et voilà augmentées leurs chances de trouver enfin ce maudit champ de bataille. Après tout,  l’Histoire n’est pas une science exacte, surtout à Alise-Sainte-Reine.

  Tricher, pour un empereur, c’est facile, un froncement de sourcil suffit.

  Un professeur au Collège de France comme Michel Reddé se doit d’être beaucoup plus sourcilleux : foin du caprice, il lui faut le masque de l’érudition. Il a donc trouvé une citation latine où effectivement altero die signifie le surlendemain. Érudition bien modeste, la citation figure dans le dictionnaire le plus courant, cela lui évita une longue recherche ; et utilisation frauduleuse car il est bien précisé que la traduction par le surlendemain n’est autorisée que dans une énumération (exemple : tel événement peut se produire aujourd’hui, demain, le surlendemain -altero die- ou les jours d’après).

  Mais dans le texte de César, il n’y a pas d’ énumération !  L’exemple ne peut s’appliquer et l’érudition du professeur au Collège de France se dégonfle d’un coup, comme une baudruche. Plus de surlendemain !

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