Traduire in Sequanos comme Napoléon III
Impossible pour Napoléon III d’accepter l’idée que les Romains aient pénétré dans le Jura des Séquanes puisqu’ils les avait mis d’autorité en Bourgogne ! Pour lui comme pour tous les partisans d’Alise-
Si nous lisons en français : « Monsieur Dupont monte dans le train », nous comprenons que ce monsieur ne va pas vers le train mais grimpe dedans ; ou encore en lisant « Madame Durand saute à la mer » c’est tout juste si nous n’imaginons pas les éclaboussures. Monsieur Dupond n’est pas dans le train mais y va obligatoirement comme Madame Dupond va nécessairement faire trempette.
Si nous sommes Romains et lisons en latin « cum Caesar iter faceret in Sequanos » (comme César passait chez les Séquanes), nous enregistrons qu’il y pénètre forcément comme Monsieur Dupond dans le train et Madame Durand dans l’eau.
Les grammaires latines, toutes les grammaires latines, et les dictionnaires, tous les dictionnaires, vous le diront sous des formes plus ou moins savantes, parleront de verbe de mouvement, de la préposition in et d’accusatif. Tous ces documents qui sont l’essence même de notre connaissance du latin développent à l’envi ce que font naturellement dans leur langue Monsieur Dupond, Madame Durand… et César. Étudiés dans tous leurs coins et recoins ils ne vous apprendront rien d’autre que : César est passé dans le Jura.
Toutes les grammaires latines ? Peut-
Maintenant plus compliqué, l’inévitable exception qui confirme la règle.
« Monsieur Dupont monte dans le train, rate la marche et reste sur le quai. » ou « Madame Durand saute à la mer, glisse et retombe à plat sur le pont. » Dans les deux cas la construction grammaticale du début reste inchangée (monte dans le train -
L’exception est donc la suivante : si l’action est rendue impossible par un événement nouveau ajouté au texte (glisser, rater la marche), l’obligation disparaît. Rien de plus logique ni de plus simple.
Et en latin ? C’est exactement pareil ! Les exemples en sont fréquents et César peut très bien quand « il passe chez les Séquanes » rester bloqué par une crue, la grippe ou une escapade à Alise-
En conclusion, toute l’argumentation fabriquée pour interdire l’accès du Jura à César n’a aucun lien avec la langue latine. A aucun moment César n’indique rencontrer le moindre empêchement pour passer chez les Séquanes. On concède qu’il en avait l’intention mais… " Mais quoi ? Il faut un fait établi par le texte lui-
Il n’y a dans le texte de César aucune possibilité qu’il ait seulement songé à filer sur Alise-