Quand l’archéologie se rallie aux vues d’André Berthier

Le menhir de Baulieu

  Les Celtes ont redressé et réutilisé des monuments mégalithiques aux second et premier siècles avant notre ère.

  L’archéologue Matthieu Poux écrit dans son article que près de Clermont-Ferrand, sous le menhir de Baulieu (photo) « un sondage de vérification réalisé en 2008 sous la direction de Frédéric Surmely a livré une surprise de taille : sa fosse d’implantation contenait des céramiques… gauloises datées de la fin de l’âge du Fer, qui datent sa mise en place au plus tôt du milieu du Ier siècle avant J. C. » (C'est-à-dire, ajoutons-nous, de l’époque même de la guerre des Gaules.)

  Il explique que ce n’est pas un cas isolé : « Le même phénomène a été observé en Provence ou dans la région de Genève à la pointe du bord du Lac Léman, où des menhirs ont été redressés à la même époque. »

  Et il précise un point qui aurait réjoui André Berthier : « La plupart d’entre eux sont mis en relation avec des sites cultuels ou funéraires établis plus ou moins consciemment à l’emplacement ou à proximité d’anciens sites mégalithiques fréquentés entre le Néolithique et l’âge du Bronze. »

  Élément tout aussi important : « Ils ont pu faire office de « géomarqueurs » destinés à marquer le centre d’un territoire, signaler l’emplacement d’un ancien chef-lieu, de point de visée astronomique en relation avec les sanctuaires édifiés à leur périphérie (…) ou encore de simple bornage dans le cadre d’un redécoupage agraire. Quelle qu’ait pu être leur fonction exacte, qu’ils aient été érigés, réimplantés ou simplement restaurés à la fin de l’époque gauloise, il s’agit bien de « mégalithes celtiques », au sens archéologique et linguistique du terme.
« L’appellation ne réjouira guère les chercheurs qui ont fait table rase de cette filiation, tout en continuant à les désigner par des termes bretons ou gallois inventés de toutes pièces au XIXème. »

  « Surprise de taille » en effet qui donne une fois de plus raison à André Berthier et sur deux points essentiels de sa découverte : la réutilisation d’abord, dont il voyait des preuves tous les jours ; et le rôle des « géomarqueurs » de formes diverses qui dans son Alésia du Jura signalent chaque entrée, chaque lieu remarquable, chaque emplacement cultuel.

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