ALESIA L’énigme de notre histoire nationale
(Page 2/3 des Notes biographiques sur André Berthier)
Heureusement il y eut de grands moments car même de petits sondages peuvent révéler des objets d’importance, une clef romaine par exemple, que plusieurs spécialistes datent sans conteste de l’époque de César et dont on connaît d’autres exemplaires bien répertoriés ailleurs. Que venait faire cette clef en un endroit désert de ce Jura « archéologiquement nul » selon les autorités officielles ? Pourquoi tant de clous à globule, crampons caractéristiques des caligae (les godasses) des légionnaires ? Et qui avait laissé ces armes, ces flèches et ces projectiles d’engins épars sur le site ? Et ces fossés conformes aux dires de César, et ces murs typiques avec leurs trous propres à recevoir les montants des palissades de bois qui sont décrites dans les textes ; et ces bases de tour ou d’engins de jet placées en des point militairement significatifs, sans oublier les pièges trouvés en 1971 par un agriculteur drainant son champ, ces « lilia » décrits par César et analysés en l’état…
Chaque fois que les sondages étaient permis, André Berthier découvrait de nouvelles confirmations de sa découverte. A la fin, il fallait une cinquantaine de caisses pour contenir ses trouvailles. Certes, la plupart ne sont pas de l'époque du siège, mais celles qui le sont, pourquoi ne pas en tenir enfin compte ?
Bien plus tard, en 2012-
Lorsque les sondages n’étaient pas reconduits, André Berthier se consacrait aux monuments cultuels répandus sur le site. Il y avait à cela une excellente raison : les textes anciens précisent que l’Alésia antique était « la métropole religieuse de toute la Celtique ». Cette fonction avait-
André Berthier mit également en évidence de nombreux murs dont l’un fut daté de 800 avant notre ère. Ils sont réalisés par agencement de blocs atteignant ou dépassant la tonne. Ils correspondent aux textes antiques sur Alésia. Ne disent-
Ainsi, malgré les obstacles de toutes sortes mis à l’exécution des recherches, le site du Jura multipliait les signes qu’il était bien l’Alésia antique. Le combat pourtant s’éternisait et comme le retour d’André Berthier en France ne fut possible qu’en 1973, le temps lui fut compté pour mener à bien ses recherches et leur défense. Il fallait tenir, répondre, ne pas couper les ponts, écrire, démontrer, plaider, réfuter les accusations injustes ou imaginaires, défendre en tout la primauté de la recherche sur les intérêts du statu quo et maintenir ouverte la possibilité de réaliser un jour de véritables fouilles. Ce dur combat fut long mais ne fut pas gagné.
L’accueil est aussitôt négatif pour ne pas dire franchement hostile. Après la mise à nu de la Cirta de Stéphane Gsell, oser lever des yeux impudiques sur Alise, la Sainte-
Il fallait aller sur le terrain. Ce fut en juin 1963. Il se consacra en priorité à la recherche d’un camp romain devant s’étendre sur le flanc de la montagne placée au nord de l’oppidum, persuadé que s’il ne trouvait rien, sa découverte sur carte perdrait de sa force : murs et remparts étaient là et tout y est encore sur des centaines et des centaines de mètres, et il devait en découvrir presque autant chaque année durant ses travaux.
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Dès le 13 juin 1963 il déposa à l’Académie des Inscriptions et Belles-
Les résultats de sa synthèse disent enfin que l’oppidum de l’Alésia antique se situe dans le Jura, sur le territoire de trois communes, Chaux, Crans et Syam.
L’ Alésia antique
Découverte par
André Berthier en 1963
La seule route (flèche rouge) traverse l’oppidum naturellement fortifié (poin-
Deux rivières (traits bleus) en constituent les douves.
Une ville remparée en occupe le centre (pointillé bleu sombre épais).
Devant s’étend une plaine longue de 4,5 km (tiret blanc).
Au nord-
Au nord, une forte colline (tiret rouge sombre épais) avec le camp romain Nord où se déroulèrent les derniers combats (tiret rouge clair).
Tous ces éléments sont tirés de César et des autres historiens antiques.
Ils sont absents à Alise-
Les fouilles, c’était très simple : elles n’étaient pas autorisées. Les prétextes ne manquaient pas et on alla un jour jusqu’à soutenir qu’André Berthier n’était pas qualifié pour en faire. C’est André Malraux Ministre de la Culture qui débloqua un peu la situation à la demande d’André Chamson. Celui-
Les services officiels multiplièrent chicaneries, difficultés et contrôles de toute nature, mobilisant même parfois la gendarmerie ! Il fallait qu’on ne trouvât rien. Les relations administratives étaient souvent délétères et M. Lerat, directeur des antiquités de Franche-
Les résultats des sondages étaient connus, André Berthier tenait rigoureusement à jour leur avancement et les diffusait. Son association les a publiés en 1984 sous forme d’annales reprenant les rapports officiels. Il n’en eut jamais d’écho. Et pour cause, André Berthier n'ayant jamais considéré ses travaux comme achevés, ne serait-
Façade de tumulus, 17m x 2,20m
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