La description topographique de César
et le site du Jura


 Alésia est une forteresse naturelle d’un périmètre de 16 Km (
points marrons), si escarpée qu’elle ne peut pas être prise d’assaut. Comme la seule voie de retraite utilisable la traverse (pointillés noirs), le siège est nécessaire

 Sa partie nord, la plus élevée, sert de citadelle (Arx en latin). Elle comporte en son centre une ville (Urbs), munie de remparts (leurs vestiges permettent d'estimer le périmètre de la ville à 6 km).

Deux rivières en lèchent le pied. Leurs gorges sont impraticables par les charrois d’une armée.

 1- Au nord-est, l’emplacement du camp des cavaliers gaulois au début du siège

 2- Tout autour, des collines très rapprochées et de même hauteur.

 3- Devant, une plaine de 4,5 Km glissée entre des collines

 4- Au nord, une colline trop importante pour être englobée dans les fortifications romaines.

 5- Cette colline permet à un fort contingent gaulois de se dissimuler près des camps romains.

 6- Elle présente près de son sommet une zone qui peut recevoir les camps de deux légions dans des conditions peu adaptées à cet usage.

 7- Un passage escarpé (praerupta) mais franchissable par des fantassins s’étend entre l’oppidum et l’accès à ces camps.

 Enfin, l’embuscade montée par les Gaulois se situe sur la route indiquée ici, 16 Km avant l’oppidum : le site du Jura est donc bien le site double recherché.

L’Alésia du Jura
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  Une carte en relief de l’I. G. N. ne peut être suspectée de partialité. Or dès le premier coup d’œil s’y repèrent toutes les indications données par les historiens antiques au premier rang desquels César lui-même. Rien ne manque, rien n’est en trop.

L’oppidum d’André Berthier dans le Jura 

  Le périmètre de l’oppidum correspond à celui donné par César pour son encerclement, environ seize kilomètres. Là encore la différence avec Alise-Sainte-Reine est criante : la colline n’y fait que sept kilomètres de tour. Avec une pareille dimension, elle n’aurait jamais pu accueillir les quatre-vingt-mille hommes de Vercingétorix ni ses habitants habituels, les Mandubiens, ni les dix ou douze mille cavaliers qui s’y seraient abrités un temps ni les troupeaux qui y auraient été rassemblés par Vercingétorix.

  Outre les dimensions réduites d’Alise-Sainte-Reine on pourrait encore énumérer contre elle ses rampes douces qui n’ont rien d’imprenables, ses deux ruisselets qui n’arrêteraient pas un veau en goguette, sa rivière de trop (la Brenne), au nom souvent oublié, parfois même carrément rayée de la carte bien que de belle importance notamment militaire, l’absence de colline au nord, la facilité dérisoire du contournement de son l’oppidum…

   La liste est longue de ces prétendus mensonges de César… qui ne sont pas les siens.

  Aussi longue que celle des caractéristiques données par César qui apparaissent sur la carte de l’Alésia du Jura et sur le terrain. On les voit directement, sans avoir à recourir à la moindre interprétation. Elles sont toutes en parfait accord avec les historiens antiques.

  Un dernier exemple, décisif lui aussi : les escarpements (praerupta) que les assiégés escaladent pour participer à la fin des combats, question si épineuse à Alise-Sainte-Reine. Comment pouvaient-ils escalader pour attaquer puisqu’ils étaient déjà en haut de l’oppidum ? Retrouvés en pleine évidence, près de l'Alésia du Jura, en rive droite de la Saine et exactement entre l’oppidum et les camps Nord, ce sont les très hauts talus sur lesquels Vercingétorix lance ses troupes à la fin des combats pour tenter de rompre l’encerclement.

  Les Gaulois assiégés cessent l'attaque des retranchements de plaine pour tenter l'escalade de la rive droite  de la Saine et par là rejoindre la bataille des camps Nord (voir ci-dessus la carte « Topographie de l’Alésia du Jura » et l’emplacement n°10). Allez donc faire ça à Alise-Sainte-Reine !  On nous raconte que pour y parvenir, les assiégés tournèrent le dos aux combats en cours, parcoururent plusieurs kilomètres et franchirent par deux fois les fortifications de plaine, alors même que César affirme qu’ils n’ont jamais pu les emporter !  Facile.

La nature et la puissance des vestiges militaires de l’Alésia du Jura

    POURQUOI LES IMPRESSIONNANTS VESTIGES MILITAIRES QUI OCCUPENT LE SITE SONT-ILS ROMAINS ?


  Tout d'abord, leur disposition sur le terrain  correspond aux travaux de siège décrits par César et les autres historiens de l'Antiquité : les murs de circonvallation et de contrevallation érigés contre les assiégés et contre l’armée de renfort ; les camps de stationnement des troupes ; les fortins de protection au nombre de 23 comme écrit dans César etc. Tous ces éléments sont visibles directement sur le sol malgré les destructions qu’ils subissent de nos jours faute de protection juridique. Ils sont exacts jusque dans le détail : n’a-t-on pas retrouvé dans ces murs, à espaces réguliers, les trous de poteau nécessaires à l’édification des hautes palissades de bois citées par les textes ?


  Ensuite parce qu’ils n’ont aucune autre raison d’être là s’ils ne sont pas liés à un événement militaire et particulièrement à un siège mené selon   la poliorcétique romaine. Les murs en effet sont tout à fait comparables aux murs en pierre sèche élevés par les Romains lors des sièges entrepris par eux en Espagne ou à Massada.  Toute leur disposition est en faveur de cette interprétation.


 Mais surtout les objets découverts à leur pied: céramiques de type romain, clous de charpente pour les palissades, nombreux clous à globules typiques des semelles de chaussures des légionnaires romains, pointes de lances, de flèches, une bouterolle de glaive romain, des fragments décoratifs en bronze pouvant provenir de cuirasses, et, d'évidence, par cette clef datée de l’époque de César.

  L’occupation humaine de ces lieux ayant duré des siècles et durant encore, d’autres objets plus tardifs sont aussi présents. Ils ne peuvent réduire à néant le témoignage de ceux de l’époque même du siège.

  Vous prétendez qu'ils sont trop rares ?
  
        Autorisez les fouilles, ils ne le seront plus.





  L’interdiction de réaliser des fouilles suivies là où elles seraient nécessaires ne permet pas encore de tirer de toutes ces traces parfaitement visibles une synthèse scientifique complète. Cependant et parmi tant d’autres, deux points sont à eux seuls une démonstration particulièrement convaincante. Ce sont d’une part la nature réaliste que le site du Jura donne aux travaux de siège et d’autre part la démonstration de la puissance du camp Nord qui y est établi.


      
LE REALISME DES TRAVAUX DE SIEGE

 La description que César donne de ses travaux de siège pose des problèmes insolubles à Alise-Sainte-Reine. Un seul exemple : les murs de contrevallation et circonvallation comportent une tour tous les 24 mètres. Ces murs faisant en tout 36 kilomètres de développement, il faudrait élever 1 500 tours !  Et ceci en plus du creusement de fossés doubles et de même longueur et de pièges à l’infini... La chose est impossible dans la vaste plaine autour d’Alise-Sainte-Reine.

  Elle ne l’est plus en pays de petite montagne comme dans le Jura : pourquoi ériger tours et remparts quand le relief en tient parfaitement lieu ?  Ce sont les fortifications de plaine qui justifient, elles, toutes les précautions prises pour les rendre imprenables. Et si comme César l’écrit, les Gaulois préfèrent à la fin abandonner leur assaut pour aller s’en prendre à une partie escarpée (donc hors de la plaine) c’est parce que cette zone est moins fortifiée que les parties basses.

  La carte montre précisément combien cette explication de César trouve son application générale sur le site du Jura. Les zones de plaine sont très réduites et le contrôle des issues ne nécessite que des travaux limités. Il saute aux yeux que l’Alésia du Jura rend aux travaux romains le réalisme qui leur manque partout ailleurs.

Le réalisme de l’Alésia du Jura

La puissance du camp Nord

Détail d'un mur du Camp supérieur Nord Mur recourbé du camp inférieur Nord Un aperçu de la longueur des murs - Camp inferieur

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La clef romaine du Camp Nord - Origine et datation de la clef.
Pour une image agrandie, un commentaire détaillé et une copie de courrier du Musée de la Clef de Rouen,  cliquez sur l’image.

Magique

César
menteur ?
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César menteur ?


  Ces impossibilités qui n’existent pas dans l’Alésia du Jura sont éclatantes à Alise-Sainte-Reine. Elles y sont résolues de façon expéditive : César aura menti, il aura exagéré ici les effectifs des Gaulois. Cette explication simplette figure à tous les chapitres écrits par les partisans d’Alise-Sainte-Reine pour se tirer de difficultés insurmontables.

  C’est non seulement gratuit mais… mensonger. Et on le sait directement par ses contemporains qui vantèrent son exactitude, Cicéron en tête dont le frère servit en Gaule sous César ; et indirectement par la propagande acharnée lors de la guerre civile qui suivit : il ne se trouva pas un seul des adversaires de César pour l’accuser d’avoir triché dans les récits de ses combats de la guerre des Gaules.
 

  Même un Labienus, son premier adjoint à Alésia, et qui se retourna avec acharnement contre lui l’arme à la main durant la guerre civile, n’eut pas un mot contre la véracité de ses récits.
 

  Même un Caton qui voulut pourtant traîner César en justice.
 
  Enfin, lorsqu’un autre historien antique rapporte un effectif gaulois différent de celui donné par César, il en donne un supérieur.
 

  Alors, César menteur ?  Sur ses fautes militaires, sans aucun doute ; sur ses arrières pensées politiques, plus que probablement ; sur les réalités des obstacles rencontrés, ce n’est établi nulle part.
  

Mensonges de César ?  fables d’Alise-Sainte-Reine !